Les phases de la vie d’un géocacheur

Je vous propose ce week-end la traduction d’un article écrit par un géocacheur et reviewer américain, IowaAdmin, sur les phases de la vie d’un géocacheur, selon lui ! Très bien observé, à la fois drôle et parfois cynique, j’adore… les anglicistes me pardonneront pour ma traduction baragouino un peu trop littérale 😉 J’ai fait quelques ajouts personnels en bas de post !

Les phases de la vie d’un géocacheur

Lors de mes échanges avec des centaines de géocacheurs ces dernières années, j’en suis venu à découvrir que les attitudes, opinions et commentaires des géocacheurs sont souvent influencés par la phase dans laquelle ils se trouvent dans leur « progression » de geocaching. Donc pour mieux comprendre l’attitude et les motivations d’un géocacheur, il est utile de comprendre dans quelle phase il ou elle est. Gardez en tête qu’il n’y a pas de durée standard pour chacun de ces phases : Certains géocacheurs parcourent l’ensemble des phases en quelques semaines ou mois, pendant que d’autres demeurent dans la même phase pendant plusieurs années avant de transiter vers la suivante.

Sans vouloir offenser personne en particulier, voici ma propre description de ces phases d’un géocacheur, merci à quelques amis du géocaching qui ont contribué à cette liste.

La phase de pré-géocaching : le « moldu »

Vous possédez peut-être un GPS, vous êtes peut-être un randonneur, peut-être même un letterboxer. Mais jusqu’à ce que vous réalisiez qu’il existe une activité organisée appelée géocaching, avec des milliers de personnes y prenant part, vous êtes tout simplement… un moldu! Le terme est emprunté des livres d’Harry Potter mais s’est répandu au-delà, et est utilisé par de nombreux groupes pour indiquer ceux qui ne sont pas au courant ou ceux à qui il manque une certaine compétence. En 2003, « moldu » est entré dans l’Oxford English Dictionary avec cette définition.

moldu géocaching muggle

La phase de curiosité enthousiaste

Vous avez trouvé le site geocaching.com ou trouvé une géocache par accident, ou bien vous avez été introduit par un membre de votre famille, collègue, voisin, quelqu’un que vous avez rencontré sur une randonnée, ou par un article dans un média. Votre niveau d’intérêt est assez élevé, vous vous demandez à quoi ça ressemblerait de chercher un conteneur caché et ce que les autres penseraient de votre comportement étrange. Après avoir cherché sur geocaching.com et imprimé un listing de cache, vous êtes prêt pour votre première chasse à la cache.

géocaching marche

La phase d’exubérance irrationnelle

La phase commence avec votre première géocache trouvée. Dans cette phase, à moins que vous n’ayez été introduit au géocaching par un ami ou un membre de votre famille, vous n’avez pas encore rencontré d’autre géocacheur.

Après votre premier found-it, la phase d’exubérance irrationnelle soit continue soit s’éteint. Avec La première trouvaille, ça passe ou ça casse : si c’était un lieu banal, vous arrêterez peut-être le géocaching après cette première expérience. Si c’était un super endroit, une cache astucieuse, un conteneur ingénieux, ou une géocache mémorable pour d’autres bonnes raisons, vous êtes probablement déjà accrochés, au moins à court terme. La phase d’exubérance irrationnelle continue, même si c’est maintenant quelque chose de plus rationnel parce que vous avez expérimenté que le géocaching est aussi fun que vous l’espériez.

La phase de « quête de reconnaissance » (QDR)

Pour beaucoup de géocacheurs, la phase suivante implique un désir d’être reconnu par une communauté locale ou mondiale de géocacheurs. Cette phase se manifeste de différentes façons selon les gens. Vous pouvez :

  • devenir un chasseur de FTF
  • passer du côté obscur et réaliser que « c’est pour le chiffre »  ( ces deux premiers comportements sont des signes d’obsession du géocaching !)  [note du traducteur : référence au très bon site internet « It’s Not About The Numbers »]
  • poster de long et humoristiques logs de found-it pour démontrer combien vous êtes génial
  • écrire de multiples et fréquents posts sur les forums Groundspeak ou vos forums locaux. Dans ces posts, vous cherchez à développer un créneau, adoptant et promouvant une position singulière sur un certain sujet. Par exemple, vous pouvez faire découvrir plutôt des sites de géocaching non-Groundspeak comme Terra… Open quelque chose… (désolé, je n’arrive jamais à me rappeler les noms de ces sites !)
  • créer des items personnalisés (incluant des géocoins) que vous laissez dans les caches ou que vous échangez ou vendez aux autres géocacheurs
  • organiser des events géocaching
  •  créer uniquement des mystery caches et commencer à construire une mystique autour de votre identité de maitre des mysteries (qui est en fait un compte bidon) en ne rendant jamais publique que l’autre identité de « TonyVargossy77 » est « The Enigma ».
  • contacter un journal local ou journaliste télé pour faire un reportage sur le geocaching qui met en scène… vous-même !
L’OCB (Original Can of Bean), première cache au monde

La phase d’extinction ou « mon changement de situation »

A un certain point, des géocacheurs obsédés se rendent soudain compte : « il y a d’autres géocacheurs qui sont encore plus obsédés que moi et par conséquent je n’arriverai jamais à atteindre le sommet dans ma quête de reconnaissance (QDR) ». Pour beaucoup de géocacheurs, la pilule est difficile à avaler. Bien sûr, bien que ce scénario soit la cause de beaucoup d’extinctions, il n’est JAMAIS admis que cela en soit la cause. Au lieu de cela, la cause mentionnée est une des suivantes:

  1. ma charge de travail a changé
  2. ma situation de famille a changé
  3. mon genou/dos/cheville/épaule/GPS/voiture/femme/famille m’a lâché.

géocaching extinction

La phase de Géocide

Dans sa forme la plus sévère, une extinction est ponctuée par un « géocide ». Ce terme réfère à un géocacheur qui désavoue publiquement les géocaches, les géocacheurs et tout ce qui tourne autour du géocaching. En effet, il commet un suicide virtuel de son identité sur geocaching.com et jure sur les forums de ne jamais revenir sur les forums/loguer des caches/participer à des events. Bien que le terme « géocide » implique un état permanent, l’opposé est habituellement constaté. Beaucoup de géocides sont connus pour n’avoir pas duré plus d’un seul jour, et beaucoup de géocacheurs sont connus pour avoir commis des géocides jusqu’à 5 ou 6 fois… et ce n’est pas fini ! Dans ces situations de multi-géocide, le post pour marquer la fin de la phase de géocide sur le forum officiel  commence normalement par « OK, j’ai essayé de me tenir à l’écart, mais il y a juste une chose encore que je veux dire ».

La phase « Ce n’est pas pour le chiffre – non vraiment, je le pense cette fois »

Après être passé par la phase de reconnaissance suivie par une élégante extinction ou un pas si élégant géocide, les géocacheurs entrent généralement dans une phase « Ce n’est pas pour le chiffre – non vraiment, je le pense cette fois ».

géocaching chiffre

La phase Rodney King (« ne pouvons-nous pas juste nous entendre ? »)

Cette phase est mise en évidence quand un géocacheur poste un message de forum avec comme thème central « chacun devrait pouvoir être autorisé à jouer de la façon qu’il veut ». Bien que ce soit vraiment un sentiment noble et harmonieux, peu de géocacheurs le pensent vraiment. La vérité cachée est que si un geocacheur ne joue pas le jeu exactement de la manière dont je le fais, il ou elle est soit un « newbie », un « chasseur de FTF », un « malade des chiffres », un « maniaque des geocoins » ou rentre dans une des autres classifications désobligeantes.

 [ajouts 20/07/16]

La phase de triche ou « quête de reconnaissance déviante »

Alternative à la phase d’extinction, la phase de triche peut intervenir quand un géocacheur devient trop obsédé par sa quête de reconnaissance. Et malgré son investissement, d’autres joueurs ou joueuses sont « devant lui » (à son sens), plus de caches, plus de badges, etc. Impossible d’en faire plus à la loyale. Solution au lieu de l’extinction, la triche pour « améliorer ses performances » ! Et là, tous les moyens sont bons, caches non loguées sur le terrain ou signatures de logbook par d’autres, récupération en masse de coordonnées finales de non-tradis, plus rien ne l’arrête 😉 Malheureusement pour lui, sa quête de reconnaissance ne s’accomplira pas car son pseudo et ses actes circuleront dans la communauté, pendant les events et sur les réseaux sociaux…

La phase de lâcher-prise ou « je m’en fous, laissez-moi jouer »

Une autre alternative après la QDR, pour un joueur qui ne veut ni géocide ni tricher, c’est le lâcher-prise. S’éloigner des statistiques, des histoires polluant le jeu, des polémiques autour de « la » façon la meilleure de jouer, le joueur en lâcher-prise va jouer tranquillement comme il l’entend sans s’occuper des autres, sans l’exubérance des débuts, sans pression. Une cache un jour, une cache un autre jour… Parfois des petits pics de performances ou de quête de reconnaissance, mais plus complètement accro… Le début de la fin ?

Un grand merci à IowaAdmin pour son article que vous retrouverez en VO ici (comment ça, vous n’avez rien pigé à ma traduction ???). Je conseille aussi un article similaire sur le fameux site It’s Not About The Numbers évoqué plus haut sur les « Geocacher stages of evolution » !

Faut-il prendre tout cela au sérieux ? Bien sûr que non, même si on s’amusera forcément à imaginer tel géocacheur dans telle phase… ou soi-même 😉

Voir aussi 10 truc de mordus de géocaching, 100 choses qui arrivent à un géocacher, géocaching et vous ?.

France Geocaching

 

13 réflexions sur “Les phases de la vie d’un géocacheur

  1. Super sympa ! Il faut maintenant que l’on se classe là dedans ! :o) J’ai bien peur d’être arrivé à la phase « quête de reconnaissance », non pas par le fait de le chercher mais parce que nous sommes passés par les phases précédentes ! :o)

    Ouïlle !

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  2. j’aime beaucoup cet article 🙂 bonne continuation et gros bisous à toi tofinou.
    Avec Andras nous sommes toujours super contents quand nous recevons un mail qui nous apprend que notre cache a encore été trouvé donc oui la reconnaissance ça compte….
    Au fait tu en as aussi « à toi » des caches??

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  3. bien sûr qu’il en a des caches à lui ! et moi qui suis je pense dans la phase de reconnaissance, j’en ai aussi (7) et très soignées…mais elles n’on pas l’audience que j’espérais! sinon côté log je n’aime rien tant que les « rôle play » mais ca ne s’applique pas à tous ,sinon j’aimerais bien quand même finir l’année avec 300 caches au compteur, ca fait plus sérieux,si c’est pas de la Quête de Reconnaissance ça ?!! pas mal le blog….

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    • Bonjour et merci pour ta réponse longue, en forme de billet très intéressant !
      J’aime beaucoup l’idée que tu développes sur tes logs détaillés que tu compares à un point de favori, c’est très bien vu.

      Concernant les 2 articles sur les phase de la vie d’un géocacheur, celui de TNATN et encre plus celui d’IowaAdmin (que j’ai seulement traduit, le mérite lui en revient) traitent du sujet sans chercher à être autre chose que simplistes, voire humoristiques.

      Je comprends moins le dernier point « autres sites de caching que geocaching.com, qui sont un peu vite écartés dans ces blogs » ? Au sens où je n’ai rien écarté, mais juste parlé de ce à quoi je joue, et dont j’avais envie de parler 😉 . Maintenant si tu veux mettre en avant un des ces sites alternatifs, mon blog est ouvert pour que quelqu’un les présente, j’ai déjà accueilli des articles d’autres personnes avec plaisir. De quel site veux-tu parler ?

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      • Merci pour cette réponse, et tous tes autres posts d’ailleurs !

        Non, je ne connais aucun site alternatif qui pourrait avoir à court terme la carrure ou la renommée de Groundspeaks. Je suis juste un fervent partisan de l’open-source et du collaboratif, et donc probablement un doux réveur 🙂
        S’il serait possible d’appliquer cela au geocaching, alors ca serait génial, mais je ne vois pas comment y réussir pour le moment, la difficulté n’est pas technique, ni financière, mais bien « communautaire ». Et j’imagine qu’il y a déjà de nombreux forums qui parlent de telles options, mais je ne suis pas encore tombé dessus. Juste le fait de mentionner encore et encore ce point de vue, ce que tu fais et m’autorises à faire dans un blog très lu, est déjà un progrès pour faire passer et inciter à réfléchir à l’idée du « tout open ». Merci ! 😎

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  4. Ah, une fois de plus je ne passe pas dans le moule, alors que je suis très heureuse d’avoir découvert cette ‘activité’… Toute jeune à jouer, mais probablement plutôt de l’age des dinosaures du géocaching je suis accro – des détours à faire!
    Ma vie est déjà bien remplie, par ma vie de famille et mon travail, j’ai tellement de choses à m’occuper et à prendre en charge que j’ai failli oublier que moi aussi j’ai droit à des petits moment rien qu’à moi. Une heure au salon de beauté, massage zen (dans une pièce sans fenêtre…) ou autre? Très peu pour moi!!! J’ai besoin de m’évader, de casser ma routine, de circuits parallèles, de fantaisie et pourquoi pas aussi d’un soupçon de clandestinité, de secret!
    J’en suis consciente que je n’arriverai jamais à mille caches, ce ne sera jamais une obsession d’en trouver ‘un max’, mais quel plaisir de découvrir le monde qui m’entoure sous un autre angle, de changer de l’itinéraire habituel, de découvrir des endroits ignorés bien que je passe régulièrement à proximité depuis plus de trente ans et de m’imaginer que je partage cela avec d’autres, sans conditions particulières.
    Une cache en rentrant de courses, une autre après une séance de kiné, évidemment j’épuiserai un jour mes alentours proches, mais heureusement c’est un coin bien alimenté! J’arriverai sans doute aussi parfois à me prévoir un matin ou un après-midi entier, mais cette activité m’appartient à moi, j’en parle peu en famille (mes enfants sont grands…) et il est difficile de justifier de demi-journées absentes sans donner d’explications… Tout le monde a l’habitude que je sois là en cas de besoin…
    Je n’ose pas encore, je ne suis qu’à cinq caches découvertes, mais je compte en poser aussi par la suite. J’ai déjà deux endroits parfaits pour cela, des coins époustouflants et pourtant très peu connus, pas loin de chez moi, faudra bien prévoir de pouvoir assurer une bonne maintenance! Mais bon, d’ici que je serais à cinquante (ou ne serait-ce que trente…) pour pouvoir en poser…
    Bon, alors, quelle phase serait alors la mienne?
    En tous cas merci pour ce blog, il est accueillant, instructif et agréable à lire et j’adore m’y promener de temps à autre.
    Bonne continuation!

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