Tutoriel : Géocaches Arduino

Hello les géocacheurs ! Ce mois-ci, je vous présente trois passionnés de caches électroniques, deux Français et un Québecois, qui ont accepté de d’expliquer ce qu’était Arduino et comment on pouvait réaliser ce genre de caches très appréciées. Ce sont également les administrateurs d’un groupe d’échange sur ces caches électroniques. En espérant déclencher des vocations autres que poser des boites de pellicules photos 🙂

Une petite présentation ?

Fina18 : Géocacheur depuis 2013 dans le Centre, néophyte: je n’avais jamais soudé un seul composant électronique…

Sthev :  Géocacheur depuis 2013. J’ai fait des études en électronique mais je n’ai pas continué dans cette voie de manière professionnelle.

TopGun-50 : Je suis géocacheur depuis 2005, j’ai tout de suite aimé le principe d’inclure la techno GPS à une chasse aux trésors, je trouvais plaisant de voir le nombre de pots de pilules accrochés ici et là dans la nature, puis oups de petits animaux en plastiques comme géocaches, super ! Autre découvertes, de belle caches bien pensées et qui demandent du travail pour avoir accès au trésor.

Comment en êtes-vous venu à Arduino ?

Fina18 : C’est en cherchant sur le Net un moyen d’inverser le sens de rotation d’un moteur sans inverser la pile pour une future cache que j’ai découvert par hasard l’Arduino…cette cache n’a jamais été construite mais j’ai créé un parcours de 18 caches électroniques pour un event en mai 2017 après 6 mois de tâtonnement et quelques autres ici et là.

Sthev : J’ai découvert l’Arduino vers 2012-2013 après m’être intéressé aux microcontrôleurs PIC. J’adore programmer depuis le lycée. Mon premier projet concret sur Arduino a été la gestion d’un ventilateur piloté par un Arduino pour refroidir un moteur.

TopGun-50 : La lassitude de caches ordinaires m’a envahi, je cherchais autre chose. Surprise, j’entends parler de geocache Arduino ! Me voilà emballé et je m’embarque à fond !

Qu’est-ce que Arduino ?

Fina18 : L’Arduino est un petit circuit imprimé de la famille des microcontrôleurs… On “télécharge” un mini-programme dans l’Arduino et celui-ci déroule les actions prévues en fonction des éléments extérieurs comme des capteurs, des interrupteurs ou le temps qui passe…

Sthev : Pour compléter ce qu’a dit Fina, l’Arduino a été développé en Italie par une équipe d’universitaires pour permettre à leurs étudiants d’avoir un moyen abordable de programmer. Le projet étant open-source, il existe des cartes Arduino produites en Italie avec le logo Arduino (symbole de l’infini) et énormément de copies chinoises.

TopGun-50 : Arduino, quelle bibitte?  Un mini-ordinateur qui comprend un microprocesseur, des entrées, des sorties et des ports d’alimentation. Mais pour faire fonctionner tout cela il faut faire de la programmation, de là l’attirance du sujet, il faut aimer se creuser la tête,  ne pas se décourager, beaucoup de patience, mettre sa timidité de côté quand il est temps de demander de l’aide, mais surtout donner de l’appréciation en retour à ceux qui nous ont aidé !

 

 

 

 

Quelles genre de caches peut-on faire avec Arduino ?

Fina18 : Il n’y a aucune limite… sauf l’imagination du poseur… et si possible une bonne étanchéité car l’humidité est notre pire ennemi. On peut allumer des lampes, afficher des coordonnées, donner un code cadenas, faire du morse, lire des sons, motoriser une boite ou l’ouverture, jouer contre la machine…ou fumer un joint avec Bob Marley 😉

Sthev : Fina a bien résumé. Il existe une multitude de cartes qui s’adaptent à l’Arduino. Les connaissances en électronique ne sont pas vraiment indispensables et sont souvent limitées à savoir souder des fils entre eux. L’une des caches les plus connues, qui a été ensuite détournée en wherigo, est la reverse cache composée d’un Arduino, un gps, un écran LCD, un servomoteur et un bouton poussoir. Le but du jeu est de retrouver les coordonnées GPS choisies au préalable dans le programme en appuyant le moins de coups possibles pour accéder au logbook. Les géocaches à base d’Arduino sont avant tout ludiques. Dans les exemples de caches possibles : le Pendu (même principe que sur papier, il faut trouver les lettres d’un mot), le Snake (un jeu présent sur les téléphones Nokia, il y a 15 ans), blind test, atteindre une certaine température, etc…

TopGun-50 : Des exemples….  Une facile, qui ne connaît pas le jeu de mémoire « Simon Says », quatre boutons colorés sur lesquels on doit appuyer pour refaire la combinaison faite par le jeu, donc on refait le même jeu mais avec des composants que l’on assemble dans un beau boîtier comprenant un module Arduino et en y injectant un code de programmation qui animera les boutons, les écrans si désiré et pourra nous donner lorsque réussi une réponse soit sous forme de déclenchement de l’accès,  des coordonnées pour une autre étape ou un code pour déverrouiller un cadenas. Ces caches comprendront toutes un certain nombre de composants que l’on doit se procurer sur Internet à bas prix, un module Arduino, mais surtout des heures de plaisir en programmation avec ou sans aide avec beaucoup d’essais-erreurs !

Quels matériels utiliser ?

Fina18 : Un clone chinois de carte Arduino Uno ou Nano (env 2 ou 3 euro) et quelques capteurs ou boutons…

Sthev : Commencer par un kit chinois à une vingtaine d’euros composé de différents modules (écran LCD, bouton poussoir, servomoteur, etc. et bien sûr d’un Arduino). Cela permet de pouvoir se faire un aperçu des possibilités de l’Arduino et de poser sa première cache à base d’Arduino. Si l’ensemble des modules du kit est utilisé, il sera possible de faire une petite dizaine de caches.

TopGun-50 : Premièrement il faut du matériel, le plus simple est de se procurer un kit Arduino de départ qui contient la majorité des composants tel des DEL un Arduino Uno, des résistances, transistors, afficheurs de toutes sortes, etc. requis pour créer ses premiers montages à  l’aide des exemples de l’ensemble.

 

 

Quel est le coût des composants usuels et outils ?

Fina18 : En outil, un fer à souder et une pince coupante est un minimum. Un Arduino Nano (de petite taille) coûte 1.75€, un Arduino Uno 2.50€, ensuite suivant la boîte à construire il faut ajouter des petits composants à quelques centimes ou des capteurs à quelques euros… un écran à cristaux liquides environ 2 euros… On dépasse rarement les 5€ au total pour une cache qui change de l’ordinaire !

Sthev : Possible aussi de faire de la récupération (par exemple récupération de câble téléphone pour récupérer les fils). Plaque de cuivre (de prototypage pré-trouée, 1.16€ la carte de 90×150 sur Amazon, offrant la possibilité de faire 3-4 caches). Les prix dépendent énormément des fournisseurs (et des pays où sont achetés les produits). Éviter de mettre trop cher dans la cache pour limiter la perte en cas de vol.

TopGun-50 : Du côté-ci de l’Atlantique au Canada, les prix jouent pas mal dans les mêmes eaux, sauf qu’avec notre échange CDN versus US ou Euro, on est quand même désavantagé ! Mais les aubaines sont vraiment sur Ebay pour ma part si je compare aux boutiques physiques d’électronique. Exemple : un Arduino UNO sur Ebay me coûte $4.50 CDN vs $27.00 CDN en boutique, ce qui ne me permettrait pas de créer des géocaches Arduino et ce n’est qu’un seul exemple!

Pour les outils, étant modéliste depuis plusieurs années en avions téléguidés, maquettes de plastiques, je suis assez bien équipé, le dernier outil acheté a été un sertisseur pour créer moi-même mes nappes de câblage.

Sur quels sites fiables peut-on acheter les différents éléments ?

Fina18 : J’achète tout sur Aliexpress en port gratuit, il faut entre 10 jours et un mois, mais c’est vraiment économique,

Sthev : Aliexpress aussi (Bangood : jamais essayé), Amazon, si on préfère acheter en Europe : Conrad, Radiospares pour les particuliers.

TopGun-50 : Pour mon matériel, je passe toujours par Ebay.ca, et toujours avec les mêmes fournisseurs,  j’en ai deux ou trois où j’ai un excellent service, mais le hic est le temps de livraison…. Quatre à six semaines, donc je dois prévoir d’avance, mais je suis toujours en livraison gratuite.  C’est une habitude à prendre, j’accumule mes besoins et je passe une commande qui en vaut la peine.

 

 

 

Et quelles précautions prendre pour éviter la casse ?

Fina18 : Après 1 an , j’ai passé toutes mes boites en prise USB à la place de la pile 9 volts traditionnelle, en plus de connecteurs fragiles, souvent les pannes venaient de la pile du joueur à plat. La boîte idéale est l’ammo-box mais un simple nichoir convient si on place l’Arduino dans une boite étanche.

Sthev : Nichoir aussi en ajoutant une boîte étanche pour le circuit électronique (attention au respect des guidelines et de la nature en fixant le nichoir). Préférer peut-être faire une multi car les servomoteurs posent quelques fois problèmes.

TopGun-50 : Mes caches sont surtout des nichoirs faits de contreplaqué assez épais, sur le dessus, j’installe toujours du bardeau d’asphalte pour éviter les infiltrations d’eau, dans le compartiment électrique j’ajoute un sachet de poudre dessiccative pour enrayer l’humidité. Quand j’installe des servomoteurs pour l’ouverture, ces derniers sont fixés à l’aide de bande de métal en inox car juste collé n’apporte que des problèmes. Mais maintenant, mon ouverture préférée est avec des cadenas de bagages, ils sont solides et résistent aux moldus qui désirent les forcer.

Comment s’y former ?

Fina18 : Il y a des milliers de tutos sur le net pour apprendre les bases, et pour la partie géocaching nous avons un groupe Facebook de partage et d’entraide.

Sthev : Tuto sur le net, vidéo YouTube, livre… et notre groupe FB : https://www.facebook.com/groups/301628143601317

TopGun-50 : Pour débuter, on se doit de rechercher des pages Facebook ou l’on parle de geocaches Arduino, on s’y abonne et on crée des liens d’amitiés en toute modestie car pour un novice, c’est un tout autre monde. Il y a plusieurs  façons de créer des géocaches Arduino,  la plus facile, demander a un Geocachiste Arduino de la créer et lui acheter clé en main, une autre, chercher des montages déjà tout faits,  se procurer le matériel et en faire le montage et copier-coller le code de programmation, une plus valorisante, idem à la deuxième mais en modifiant le code pour y ajouter des fonctions ou le mettre à notre goût.  Mais l’ultime façon est de partir à zéro avec une idée en tête et de la développer, même si ce se sera long et ardu…. La persévérance est la clé du succès.

Quelles sont les compétences requises ?

Fina18 : Aucune, n’importe qui sachant faire des soudures ou des pâtées à l’étain est capable de faire une cache “Arduino” .

Sthev : Savoir se servir un minimum d’un PC et avoir quelques notions de programmation est un plus, sinon il existe des caches toutes prêtes où il n’y a quasiment plus qu’à faire du copié-collé.

TopGun-50 : Un peu d’habileté  pour ce qui est de la soudure et de la confection, beaucoup de patience et aimer l’électronique ainsi que la programmation pour pouvoir faire quelque chose à son goût t

Quel est le langage de programmation utilisé ?

Fina18 : Un langage propre à l’Arduino facilement assimilable pour un néophyte.

Sthev : Le langage est proche du C ou C++.

TopGun-50 : Effectivement pour un novice en programmation, je me concentre sur le langage propre de l’Arduino et sur l’aide et conseils des amis de la discipline.

 

Quelques exemples ?

Fina18 : Le “Simon “(répétition de couleurs) est une valeur sûre parmi les caches Arduino. Ma cache la plus redoutable : Trouver la position aléatoire  de 12 interrupteurs en changeant le nombre de faux à partir des indications d’un écran, certains y passent une heure ! La plus appréciée : Une pompe à essence qui distribue de la boisson (et le code cadenas) avec une carte bleue périmée. Je tiens à jour la liste des caches électriques pour une cartographie sur Mides, merci de faire passer les GC qui n’y figurent pas : http://www.mides.fr/geocaching/map/electric/

Sthev : La plus connue est sûrement la reverse cache originale (pas la wherigo mais celle à base d’Arduino), pendu, blind test, Snake, mastermind, bataille navale…

TopGun-50 : D’autres exemples dans lesquels certaines manipulations doivent être faites, comme jouer une mélodie à l’aide d’une série de boutons, souffler sur un composant pour en augmenter la chaleur, mais tous dans le même but ouvrir la fameuse géocache!

Merci à vous trois d’avoir très clairement présenté ces caches particulières et la façon de les réaliser !

Voir aussi :

Je vous laisse avec 2 vidéos de caches de TopGun-50 sur la chaîne youtube du célèbre Sunpuki 🙂 A bientôt !

France-Géocaching

4 réflexions sur “Tutoriel : Géocaches Arduino

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